Oussama Lonneux vide son sac

Souvenez-vous, au début de l'automne, l'annonce du départ de tout un groupe d'athlètes liégeois vers Seraing avait eu l'effet d'une bombe. Parmi eux, les plus fidèles tels que Philippe Brisy, Sandrine Host ou encore Oussama Lonneux. Mais pourquoi sont-ils subitement tous partis ? Le quotidien La Meuse avait tenté d'y répondre via cet article (voir ici). Aujourd'hui, frappé par le coronavirus, c'est au tour du président Alain Decors de démissionner de ses fonctions (voir ici). Suite à cette annonce, un ancien de la maison a souhaité se confesser lors d'une interview à coeur ouvert pour info-athle. Il s'agit d'un athlète qui était destiné à être un véritable club-man et pourtant...

Photo : Jeroen De Meyer.

Bonjour Oussama, comment vas-tu ?

• Ça va très bien merci.

Les entraînements actuels se passent bien ? Tu as bien récupéré des 2 Cimes de Herve version WeKom ?

• Mes entraînements se passent bien, on a beaucoup relâché depuis une semaine et demi car je profite de cette période hors compétition pour faire plusieurs tests. Test iso, test à l’effort, etc,.. Cela pour évaluer mes capacités, travailler mes faiblesses et voir comment on peut travailler pour la suite...Oui j’ai donc très bien récupéré.

L'épreuve à laquelle tu devais participer en Allemagne fin de cette année est toujours d'actualité ? Que penses-tu pouvoir réaliser là-bas ?

• Non, malheureusement, cette course a également été annulée...

En parlant d'actualité... Peut-on revenir sur le chapitre de ton transfert au club de Seraing Athletic ? Tu as été formé au RFCL, non ? Depuis combien d'années étais-tu à Liège ? Avais-tu connu qu'un seul club avant ton départ pour Seraing ?

• Oui bien sûr, j’étais au club depuis mes débuts en réalité et pour tout vous dire, je ne pensais jamais changer de club mais il y eu des faits qui m’ont poussé vers la sortie.

Alors pourquoi avoir quitté le navire ? D'autant plus que ton entraîneur Henri Salavarda est toujours affilié au RFCL si je ne me trompe pas ?

• J’ai quitté ce club parce que il y a eu un énorme manque de respect à mon égard. Lors de l’arrivée du nouveau président, on pensait tous que les choses allaient devenir meilleures et on voyait qu’il y avait une envie de réussir mais ça n'était que de la poudre aux yeux ! Sans raison, il a mit un terme aux conditions que j’avais déjà avec Liège sous prétexte que je n’étais pas assez performant. C’est une blague ? Cette année là, l’Adeps me renouvelle mon statut d’espoir sportif international et je réalise une 9ème place au championnat d’Europe de cross-country. C’est un énorme manque de respect! A-t-il lui même connu le haut niveau avant de se permettre de minimiser mes performances ? Je ne pense pas! D’autant plus, il n’a pas été un grand athlète et je n’ai aucun avis négatif à recevoir de sa part. Je me suis vu négocier à plusieurs reprises les conditions qui étaient déjà les miennes avant son arrivée alors que mon niveau est devenu supérieur, vous imaginez ? Ce n’est pas sérieux du tout et c’est de l’amateurisme. Si on ne me respecte pas, je ne respecte pas. C’est comme ça que ça marche. J’ai gardé le même entraîneur bien sûr.

C'est un puissant ouragan qui s'est abattu sur le club Sang et marine avec les départs de Sandrine Host, Philippe Brisy, etc ... Comment expliquer un tel changement ?

• Ce qui s’est passé entre eux ne me regarde pas vraiment mais je retiens les chiffres... 25, c’est le nombre d’athlètes qui a quitté le club. C’est un échec total d’entrée.

Nous venons justement d'apprendre dernièrement la démission du président Alain Decors suite à un épuisement lié au COVID-19. A quoi penses-tu en lisant cela ?

• Tout d’abord, j’ai été attristé d’apprendre qu’il a été touché fortement par cette maladie. J’espère sincèrement qu’il sera rétabli correctement. Mais d’un côté ça me frustre car j’ai quitté ce club parce que nous n’avions pas trouvé d’accord lui et moi. Sinon je m’entendais avec tout le monde au club, tous les dirigeants. Maintenant, ce qui est fait est fait et il n’y aura pas de retour en arrière.

Dorénavant, tu es donc à Seraing. Peux-tu nous dire ce qui est différent entre ta vie d'athlète à Seraing et celle que tu menais à Liège ?

• À Seraing, ça se passe très bien. C’est un club familial et j’aime beaucoup l'ambiance. Demelenne est très sérieux, il apprécie tout le monde au club. Du cadet au master, tout le monde a sa place ! C’est ça l’esprit d’un club, il n’y pas de favoritisme parce qu’un tel est plus fort. On a tous notre place sur la piste.

La présence de Tarik Moukrime à Seraing a-t-elle pesé dans la balance lors de ton départ de Liège ?

• Non pas vraiment car je ne rejoins pas son groupe. À la base, j’avais plusieurs propositions mais avec Henri, nous avons décidé de rejoindre un club qui reste quand même dans la province de Liège car je reste liégeois avant tout. Seraing était donc la meilleure option pour moi. Il y a un projet derrière et des chances de médailles en cas de courses par équipe avec Tarik et Antoine Senard.

Enfin, peux-tu rappeler à ceux qui ne le savent pas encore tes objectifs pour 2021 voire même 2022 ?

• Mes objectifs pour 2021 sont de battre mes records en salle sur 800 et 1500m voire sur 3000... Cela va être très dur car j’ai travaillé beaucoup le fond afin de pulvériser mes records sur 5000 et 10k mais malheureusement, au vu de la crise sanitaire, je n’ai pas pu exploiter cela en compétition. J’ai couru 29'00 avec un degré à l’entraînement. Il est clair que je pourrais courir en plus ou moins 28'30" car honnêtement, sur mon 10 kilomètres test, j’étais très facile pendant cinq kilomètres avant de me retrouver seul face au chrono... Mais je ne vais pas m’attarder là dessus, je vais retravailler ma vitesse et ma résistance pour essayer de performer en indoor. J’aurai d’autres occasions de montrer mes qualités sur le long.

Grand merci à toi pour ta disponibilité et ta bonne humeur. Et comme on dit chez nous, « bonne mert » pour la suite !