Kebron fan de Hensenne

Qui se souvient de cette incroyable performance réalisée par Quentin Kebron sur 800 mètres lors du meeting international de Liège en 2017 ? Le local de la course avait profité de la concurrence d'athlètes européens pour signer un splendide chrono de 1.47.98 soit son nouveau record personnel en outdoor. Cet hiver, il a débuté une nouvelle aventure avec un nouveau coach et une première place au championnat francophone 800m indoor à la clé. Aujourd'hui, l'ancien élève de l'emblématique Edgar Salvé, se retrouve dans une situation compliquée en l'absence de compétition officielle. A 28 ans, le moment était idéal pour améliorer ses références. Et pourtant, il garde la pêche!

 

Joachim quentin runners lab

Comment vit-il cette période particulière liée au COVID-19 ?

Étonnement, Quentin Kebron semble vivre cette expérience délicate plutôt positivement. Kinésithérapeute de formation, il travaille à mi-temps pour une maison de repos en plus d'assurer un service pour son propre cabinet (voir ici). Son activité d'indépendant, il l'a mise de côté durant la période de confinement afin d'être cohérent avec les règles de distanciation. Et visiblement, ce répit forcé sur le plan professionnel lui a été profitable à tous les autres niveaux. 

« Ceci m'a permis d'accorder plus de temps au repos, au sommeil, à l'hydratation et la nutrition. C'est tout bénéfice dans la vie de tous les jours! J'ai d'ailleurs rapidement perdu quelques kilos inutiles et la forme est top pour le moment » confie-t-il. Soyons honnêtes, on ne sait pas trop où il cachait des kilos superflus mais on va lui accorder le bénéfice du doute. Avant d'ajouter : « Sportivement, J'ai effectivement fait de belles semaines, avec plus de kilomètres. Ce kilométrage/semaine est assez fluctuant pour moi mais il est vrai que j'ai bien encaissé certaines semaines à plus de 100 kilomètres! Même si, me concernant, c'est souvent plus un objectif qualitatif que quantitatif ».

Mais comment a-t-il fait pour s'entraîner correctement alors que la piste d'athlétisme de Naimette était fermée ? Comme d'autres, il a dû s'adapter en s'entraînant différemment. Il a pu goûter aux endurances et aux fractionnés plus longs, ce qu'il ne faisait pas souvent auparavant. Et à la surprise générale, le bonhomme a adoré ça!

« Il faut dire que Bruno Hensenne a fait un fameux boulot pour nous proposer des plans d'entraînements variés et un peu différents. C'est une réussite me concernant car j'ai enchaîné de belles semaines avec une motivation intacte. Même en l'absence de piste, on a cherché à travailler mes qualités via les côtes, la musculation avec le poids du corps,... Et on a surtout pu insister sur mes lacunes, en réalisant plus de sorties longues. Je me suis d'ailleurs surpris quelques fois à apprécier cela » nous informe-t-il.

Désormais, la situation s'est normalisée, l'homme a recommencé à travailler à temps plein et il a pu retrouver son stade de Naimette.

Et avec ce nouveau groupe d'entraînement, ça donne quoi ?

Pour entamer la nouvelle saison d'athlétisme, Edgar Salvé prenant sa retraite d'entraîneur, plusieurs athlètes furent transférés dans la section d'Oupeye sous les ordres de Bruno Hensenne. Vous l'aurez compris, c'est donc avec un nouveau mentor et de nouveaux coéquipiers que Quentin Kebron doit désormais s'entraîner.

« Mon groupe, mes partenaires, c'est ma force! En rejoignant Bruno, j'ai suivi mes éternels compères mais j'ai aussi retrouver Dorian Fintolini, Joachim Cardillo, Brice Degey, Benoît Pâques et d'autres coureurs sacrément doués. Chaque personnalités apportent quelque chose au groupe et je profite de leurs qualités respectives pour me tirer vers le haut. Je pense d'ailleurs que c'est réciproque. J'aime les voir se dépasser aux entraînements, parfois grâce à moi et mes qualités de vitesse par exemple ». Inutile de dire qu'il semble particulièrement ravi de l'ambiance qui règne dans sa nouvelle classe.

Joachim et quentin au sprint 1

La cohabitation avec Joachim Cardillo...

Quentin Kebron et Joachim Cardillo sont deux flèches du RFCL sur 800m depuis plusieurs années déjà mais ils s'entraînaient dans deux groupes différents. Aujourd'hui, ils se retrouvent dans le même groupe sous les ordres du même entraîneur. Dans certains cas, cela pourrait poser problème mais pas ici...

« C'est un bonheur de s'entraîner à ses côtés. On a des qualités relativement similaires mais on a clairement pas le même caractère. Je suis fort calculateur, j'ai tendance à beaucoup regarder les adversaires, à beaucoup me renseigner sur eux, voire même un peu trop! Lui par contre, c'est tout juste s'il sait qu'il ne va pas courir tout seul. Non j'exagère... Enfin, quoique... (rire...). Sur piste, on me voit rarement sans ma montre Timex, qui, grâce à sa merveilleuse fonction tap-tap, permet de se chronométrer en tapant simplement sur son poignet. Du coup, les efforts, les repos, c'est à la seconde près avec moi. Joachim, bien souvent, il vient sans montre, sans chrono, l'esprit libre et léger. Enfin, pour l'anecdote, Joachim c'est Monsieur Câlin par excellence. Une fois à l'entraînement, tout le monde y passe! Moi à l'inverse, ça n'est pas forcément ma tasse de thé. Mais nous sommes très complémentaires. En cette période de reprise sur piste, je suis en duo avec lui pour les séances spécifiques. On fait du beau boulot ensemble et encore une fois, on se tire mutuellement vers le haut ».

Quels sont les objectifs pour le reste de cette année 2020 ?

« Je sais qu'à ce propos, tous les athlètes réagissent différemment; Je ne serai d'ailleurs pas étonné que certains coureurs jettent l'éponge ou revoit leurs copies. On constate par exemple du côté flamand un Pieter Jan Hannes se lancer sur 3000 steeple, un Stijn Baeten monter sur 5000m.. D'autres vont sûrement avoir des coups de mou. Pour moi, statut quo, focus sur le 800m!
Je garde espoir de reprendre la compétition début août, avec pour objectif de faire bonne figure aux championnats de Belgique. Je vais en tout cas m'entraîner dans ce but
. Je suis convaincu qu'avec quelques règlages, les entraînements avec Bruno vont beaucoup me faire progresser » dixit le liégeois.

Il n'oubliera jamais Edgar Salvé...

« J'ai peu de nouvelles d' Edgar et j'aurais aimé qu'il garde un pied sur la piste. Pas en tant qu'entraineur, car cela lui occasionnait assurément trop de fatigue et de stress. Mais je pense qu'il aurait encore beaucoup à apporter en transmettant son expérience à l'occasion, plutôt en tant que "visiteur VIP", de temps en temps aux entrainements. Il avait l'œil pour apporter une petite correction technique de temps en temps. Cette facette de sa personnalité manque sans aucun doute à de nombreux athlètes. Edgar m'a apporté énormément, surtout beaucoup de sagesse et de patience. On formait un duo qui fonctionnait très bien. Mais une autre dynamique devenait nécessaire. Et j'ai trouvé ce que je voulais en passant dans la section d'Oupeye Athlétisme. Ce n'est pas mieux, ou moins bien, c'est différent. Et c'est cette diversité qui va m'apporter beaucoup. Ce que j'aimais avec Edgar, et que je retrouve avec Bruno, c'est le côté : simple, sobre, efficace. Il n'y a pas de chichi, on communique simplement ».

 

Date de dernière mise à jour : 12/11/2020

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