La réaction de Freddy Loncar
« Cher chroniqueur,
Je ne suis pas sur Facebook ni très actif sur d'autres réseaux. A-t-on un droit de réponse sur votre site ? si oui, voici mon avis :
Merci pour l’intérêt que vous me portez et ce bel article.
En vous lisant, j'ai juste l'impression de sortir d'une longue maladie ou d'un retour de voyage dans l'espace. Je veux juste vous apporter quelques précisions afin de ne pas flouer vos lecteurs.
Après avoir couru de nombreuses années et avoir ratissé large (du 1500 au marathon), je me suis juste dirigé vers une discipline qui m'a toujours attirée : la course nature, appelée trail, actuellement très en vogue. Malgré quelques années et quelques trails au compteur, je reste un jeune traileur naïf qui doit encore apprendre. Avoir couru vite, ne vous emmène pas toujours très loin. Quelque soit la discipline, la progressivité est primordiale. Surtout en trail où chaque distance est quasi une discipline et la montagne encore plus redoutable. Je veux rester un jeune coureur dans l'âme qui soit capable de se remettre en question.
Dans cette discipline, que j'apprécie, je me suis juste égaré comme si j'avais raté un balisage lors d'un trail, perdu dans le sens où, on pense que réussir c'est arriver au bout de distances complètement folles (100, 170km, et plus encore) et bien, ces quelques années d'égarement dans mon parcours, je ne les regrette pas ! Elles m'ont apporté et appris énormément sur moi et la course. Rester dans ce que je connaissais c'était facile, essayer autre chose était plus risqué mais tellement tentant ... je ne me suis jamais endormi, j'ai juste voulu rêver un peu, d'ailleurs je n'ai jamais senti mon corps aussi actif et réactif. Le cauchemar c'est le temps qui passe mais surtout le temps qu'il faut pour inverser un mécanisme enclenché. le corps est bien fait, quand vous dépassez la limite il vous rappelle à l'ordre, mais la route est vachement longue.
Durant cette période, j'ai couru un peu moins pour moi, un peu moins pour me prouver certaines choses, mais beaucoup plus pour partager .
Et le vrai sens de la course est-ce toutes ces victoires que j'ai accumulées au fil des années ou le fait de faire ce que l'on aime, d'apprendre à dompter son corps, de voir où sont ses limites sans penser trop aux résultats. Et bien ma plus grande victoire c'est peut-être cette erreur de parcours pas très valorisante, pas très médiatique certes mais tellement enrichissante ! Reconnaître ses limites et surtout pouvoir partager tout ce que ce sport m'a apporté avec mes amis d'entraînement.
Faire ce sport intensément avec beaucoup d'autres activités parallèles, m'a poussé dans une sorte de surentrainement; on me surnomme peut-être "Fast Freddy" mais je ne suis pas Superman et je m'en suis rendu compte. Certains amis d'entraînement ainsi que mon médecin sportif m'ont ouvert les yeux et permis de revenir au raisonnable. Maintenant je ne vais pas abandonner cette discipline, je vais juste m'adapter et respecter mon corps.
Je veux encore courir de nombreuses années avec cette envie qui ne m'a jamais quittée.
La course m'a permis au départ de m'évader et de panser certaines blessures, maintenant avec un peu de recul, je m'aperçois que l'on peut faire beaucoup de choses mais pas n'importe comment. »
Date de dernière mise à jour : 12/11/2020
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